OL : le plan de John Textor pour éviter la Ligue 2 est-il viable ?
Suite à la rétrogradation à titre conservatoire de l'Olympique Lyonnais en Ligue 2, John textor est arrivé avec un plan pour éviter la descente au club rhodanien. Mais est-il viable ?
La sentence est tombée vendredi dernier : l'Olympique Lyonnais est rétrogradé à titre conservatoire en Ligue 2. La DNCG a en plus infligé une interdiction de recrutement et un encadrement de la masse salariale au club rhodanien.
Suite à cette annonce retentissante, l'Equipe a dévoilé en quelque sorte le plan de John Textor pour renflouer les caisses du club et lui permettre de rester dans l'élite du football français. Ce plan et sa viabilité sont aujourd'hui analysés dans l'édition du jour du quotidien sportif.
Botafogo peut-il aider l'OL ?
Il y a tout d'abord la question autour de la possible aide de Botafogo. Le club brésilien, également membre de la galaxie Eagle, ne peut pas renflouer les caisses de l'OL comme ça. « Même dans un groupe, les opérations doivent être dans l'intérêt des entreprises concernées et non au détriment d'une pour favoriser une autre », indique un acteur avisé du dossier à l'Equipe.
La valeur marchande du club brésilien est également un frein. « Selon Transfermarkt, elle est de 136 M€, donc il ne peut pas vendre non plus pour 75 M€ ou 80 M€. Il y a un facteur limitant dans la pratique. Et il faut rappeler que quand le monde entier sait que tu dois vendre, tu vas vendre moins cher que prévu », indique Vincent Chaudel, fondateur de l'Observatoire du sport business, au quotidien sportif.
Mais l'OL pourrait répéter "l'opération Ernest Nuamah" avec Botafogo. « L'autre façon, c'est de dire, moi Botafogo, j'achète un joueur de l'OL. Je peux équilibrer les comptes en faisant des achats croisés entre mes différents clubs. C'est ce que l'OL avait fait avec Molenbeek (pour Ernest Nuamah) », précise Vincent Chaudel.
La vente des parts de Crystal Palace
Dans les autres options pour récupérer des fonds, John Textor a affirmé son intention de vendre ses parts (45%) de Crystal Palace et aurait présenté à la DNCG des offres concrètes. Il y aurait quatre candidats pour racheter ces parts et l'une des offres avoisinerait les 270 M€, selon le Daily Mail.
Cette somme est-elle sensée ? Difficile à dire pour l'Equipe et ses intervenants. Mais une partie de cet argent récupéré devrait revenir vers l'OL.
La vente des joueurs de l'OL
Pour réduire sa masse salariale et récupérer du cash, le club rhodanien doit bien sûr vendre cet hiver et l'été prochain. De nombreux départs sont attendus et notamment ceux des joueurs peu ou pas utilisés en ce début de saison. L'Equipe évoque notamment les noms d'Anthony Lopes, de Gift Orban et de Wilfried Zaha.
Des joueurs avec une belle valeur marchande, qui déçoivent cette saison, pourraient également être vendus cet hiver. Le quotidien sportif pense à Saïd Benrahma, Ernest Nuamah, Maxence Caqueret et Saël Kumbedi. Mais si l'OL ne vend pas assez avec les joueurs précédemment cités, des joueurs importants du début de saison et courtisés sur le marché, comme Malick Fofana et Rayan Cherki, pourraient partir.
Mais ce n'est pas la volonté des Gones aujourd'hui, qui comptent sur ces deux joueurs pour rester compétitifs et tenter de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. A noter que Fofana et Cherki, qui ne voudraient pas forcément partir cet hiver, pourraient rapporter plus de 60 M€. Une somme non-négligeable mais cette option ne sera activée qu'en dernier recours, rappelle l'Equipe.
Eagle Football bientôt en bourse, une bonne nouvelle ?
La holding Eagle Football, propriétaire de l'OL, a également affiché son ambition d'intégrer la Bourse de New York au premier trimestre 2025. Une bonne nouvelle pour l'OL ?
« Je ne crois pas du tout en cette arrivée en Bourse. Il est bien montré que si vous voulez gagner de l'argent, il ne faut pas investir dans le foot à la Bourse », estime Jean-François Brocard auprès de l'Equipe.
Une vision partagée par Vincent Chaudel qui voit pas mal d'obstacles et ne croit pas en une levée d'argent importante avec cette possible entrée en bourse.
Rallongé la dette pour mieux respirer ?
Alors que l'Olympique Lyonnais a affiché une dette de 500 millions d'euros, le club rhodanien pourrait l'augmenter à moyen terme pour la réduire à court terme. Il s'agit du principe d'un "waiver", qui permettrait au club de se donner de l'air.
Vincent Chaudel donne un exemple parlant: « C'est la même pratique que ce qu'a fait le Barça quand (Joan) Laporta est revenu. Il y avait 1,3 milliard d'euros de dettes, et il a commencé par gérer les dettes à court terme, les passant à moyen terme. Il a allongé le remboursement, genre : je vous dois toujours ce capital, on va rallonger, je vais réduire le coût annuel, mais au final je vais payer plus d'intérêts. »
OL, un destin à la Bordeaux ? Normalement, non
Forcément, cette situation très tendue de l'Olympique Lyonnais fait peur aux supporters qui se voient déjà subir le même sort que les Girondins de Bordeaux. Mais cela ne devrait pas arriver. Entre le stade, le centre de formation et un portefeuille de joueurs assez étoffé, le club rhodanien a beaucoup d'actifs.
Par contre, si cette situation ne devrait pas être fatale à l'OL, elle pourrait l'être pour John Textor. « Je suis plus inquiet pour Textor que pour l'OL. Car il y a derrière un fonds, Ares. Si Textor n'arrive pas à honorer sa créance, Ares récupérera le bébé et le gérera comme le fonds Elliott l'a fait pour l'AC Milan », explique Vincent Chaudel.
Le fonds Ares et ses créanciers n'ont également pas envie que l'OL descende en Ligue 2. Donc, même si cette situation venait à mettre fin à l'aventure de John Textor, la situation ne devrait pas être dramatique pour le club rhodanien. Du moins pas à imaginer une rétrogradation en National 2 comme pour les Girondins de Bordeaux.
Passionné de sport et Toulousain, je suis bien sûr un supporter du grand TFC, qui compte plus de titres que l'OM et l'OL réunis sur les dix dernières années.