Espoirs, JO, Amazon, Mbappé : Thierry Henry lâche ses vérités

Nouveau sélectionneur de l'équipe de France espoirs, Thierry Henry a été présenté ce mardi à la presse. Le champion du monde 98 a justifié son choix et fixé ses ambitions à un an des JO de Paris 2024.
Deuxième meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France, Thierry Henry a officiellement été intronisé nouveau sélectionneur des Espoirs tricolores ce mardi. La légende d'Arsenal aura la lourde tâche de guider les Bleuets à la victoire finale dans un an aux Jeux Olympiques de Paris. Présenté ce mardi en compagnie de Philippe Diallo, président de la FFF, et de ses adjoints Gaël Clichy et Gérald Baticle, Thierry Henry a répondu à de nombreuses thématiques. Morceaux choisis.
Les premiers mots de Thierry Henry
"Je suis vraiment heureux et honoré d'être là. Pouvoir chanter et rechanter la Marseillaise avec fierté, c'est pour moi important. Je suis bien Français, content de l'être et heureux de reporter le coq, ce ne sera pas un maillot cette fois mais un survêtement. Je voudrais aussi tirer mon chapeau à Sylvain Ripoll, qui a eu des situations difficiles avec les JO au Japon. Entraîner les Espoirs, ce n'est pas facile, les générations changent tous les deux ans, les meilleurs vont plus haut et c'est normal. Former une équipe sur un jour ou deux, ce n'est pas facile."
Une Légende de l’Équipe de France à la tête des Espoirs 🔥
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) August 22, 2023
𝘽𝙞𝙚𝙣𝙫𝙚𝙣𝙪𝙚 𝙏𝙝𝙞𝙚𝙧𝙧𝙮 𝙃𝙚𝙣𝙧𝙮 ! 🙌💙#FiersdetreBleus pic.twitter.com/S8uLJjgi7g
Pourquoi quitter sa vie épanouissante de consultant ?
"Je n'étais pas épanoui (en tant que consultant), tout simplement. J'aime le terrain. J'attendais une oppportunité. J'ai fait ce que j'avais à faire pour rester proche du terrain. Est-ce que je vais continuer ? Oui, mais pas sur Amazon, car ça va être compliqué de suivre les matches le week-end et de faire ce que j'ai à faire. Je n'étais pas vraiment épanoui, j'avais le besoin de coacher. D'avoir ce sentiment d'aider, de faire comprendre. J'ai eu des échéances avant où j'ai appris, il y a aussi eu la période Covid (avec l'Impact Montréal). J'ai dû gérer un groupe dans un hôtel pendant quatre mois, sans pouvoir rentrer à la maison et voir sa famille, ça forge. J'étais bien (comme consultant) mais je n'étais pas épanoui. Peu importe ce qu'il s'est passé au niveau de la carrière, l'équipe de France ne se refuse pas. Quel que soit le niveau."
Les doutes à son sujet suite à son échec à Monaco
"Pour Monaco, c'est un peu dur de réussir en deux mois... Mais la question est légitime, il y a toujours des doutes sur un coach ou un joueur. Maintenant, j'ai eu une autre expérience après Monaco du côté de Montréal où on a réussi à faire les playoffs dans cette situation (du Covid) dont je vous ai parlé toute à l'heure. La question est légitime, mais on va travailler et tout faire pour être performant."
Son évolution depuis Monaco
"J'ai beaucoup évolué depuis Monaco : plus d'empathie, plus vulnérable. Il faut être plus dans la pédagogie, montrer de la vulnérabilité. A l'époque, il fallait "tuer". Les bras autour de l'épaule, comprendre, être dans la discussion. J'ai mis beaucoup d'eau dans mon vin."
Sa possible association avec Mbappé aux JO
"Sur le terrain, ça aurait été pas mal ! Mais malheureusement, je ne pourrais pas vous aiguiller. On va avoir les JO en France, c'est un moment historique et très rare. Je suis heureux que ce soit en France, mais pour l'instant je suis coach des moins de 21 ans avec une échéance : qualification pour l'Euro. Pour l'instant, je pense au Danemark et aux joueurs nés à partir du 1er janvier 2002. Voilà où j'en suis à l'heure actuelle et c'est déjà pas mal."
Son constat sur les Espoirs
"Il faut tirer dans la même direction, ce n'est pas une sélection-punition. Bien souvent, c'est vu comme ça. Quand les clubs voient leurs joueurs partir en Espoirs, ou quand les joueurs qui se voyaient en A redescendent en Espoirs, ils le voient comme une punition. Il y a eu des générations extraordinaires avant qui n'ont pas pu être performantes aussi. Il va falloir créer un esprit France U21 pour que les joueurs soient contents de venir. Il y a les résultats, on a eu des bons coachs, des générations extraordinaires, qui n'ont pas pu aller au bout. Ce n'est pas facile. Tous les deux ans, ça change, il faut aussi essayer de créer quelque chose pour qu'on s'identifie tout de suite."
L'éclosion de Zaïre-Emery au PSG
"Je le suis depuis un petit moment. Là où il m'impressionne le plus, c'est au niveau de l'impact physique. Tu peux toujours avoir des joueurs en avance dans la compréhension du jeu. Mais pour avoir vu le match face à Lens, la façon qu'il a de récupérer le ballon dans les pieds des adversaires, la façon de le faire tomber. Voir un joueur aussi jeune et aussi prêt dans l'impact physique, c'est juste exceptionnel."
Sa relation avec Deschamps
"Très simple : tout ce que dira DD, je dirai oui. C'est simple, c'est lui le patron. S'il a besoin de venir chercher un joueur en Espoirs, je dirai oui. On est là quand même pour l'équipe de France A. Donc il y aura des discussions avant les listes, bien sûr, mais DD c'est le patron et tout sera fait dans les règles de l'art."