Nice : Todibo et le choix de la stabilité
Jean-Clair Todibo, néo-international tricolore, s’affirme comme l’un des tauliers en défense du championnat de France de Ligue 1. Aussi connu pour son potentiel que pour son instabilité en club durant son début de carrière, le Niçois semble désormais avoir franchi un cap en termes de maturité, sur et en dehors des terrains. Dans L'Equipe, celui qui aurait pu quitter l’hexagone cet été s’explique sur son évolution et ses motivations.
C’est une semaine intense qu’est en train de vivre Jean-Clair Todibo. Sélectionné et titularisé pour la première fois par Didier Deschamps contre l’Allemagne, le défenseur de 23 ans formera la charnière de son OGC Nice aux côtés du vétéran Dante, ce soir au Parc des Princes.
Dans les colonnes de L’Equipe du jour, le joueur formé au Toulouse Football Club en a profité pour revenir sur sa propre actualité. Malgré une prestation compliquée en Bleu, Todibo a conscience d’avoir mis un pied dans le groupe France. L’Euro 2024 à l’horizon, le Niçois a fait le choix de la stabilité durant l’intersaison, conscient des garanties de jeu que lui offrirait son club rejoint en février 2021.
Todibo et les possibilités d'un départ durant le mercato
Associé durant le mercato estival à plusieurs grosses écuries européennes dont Manchester United, Jean-Clair Todibo, parle sans détour d’une réflexion de carrière l'ayant mené à continuer l'aventure sur la Côte d'Azur : "Je ne voulais pas faire d'erreur dans mon choix. Je suis resté très calme. La réflexion est beaucoup plus importante qu'à mes débuts. J'attends qu'on me présente les projets complets. Qu'est-ce qu'on attend de moi ? Pourquoi on me fait venir ? Il ne faut pas arriver dans un club comme ça. Je sais ce que j'ai à Nice. Pourquoi partir dans l'inconnu ?."
L’ancien joueur du Barça, passé également Schalke et le Benfica, n’hésite pas à faire une comparaison sur sa pensée en début de carrière : "Il faut que tout soit clair. Mes premiers transferts, j'avais 18 ans. La réflexion n'était pas aussi poussée."
Une maturité certaine se dégage de ses propos. Comme souvent, lorsqu’un homme avance dans la vie, sa version joueur lui emboite le pas. "Avant d'arriver, je ne faisais que bouger, c'était plus compliqué. Au-delà de tout ce que l'OGC Nice a pu m'apporter, j'ai 23 ans maintenant, je me suis marié, je suis devenu papa... les choses avancent bien. J'ai toujours été serein, mais je suis beaucoup plus calme, posé. Je réfléchis beaucoup plus", assure l’homme aux 106 matches sous le maillot azuréen au moment de décrire cette stabilité enfin rencontrée.
Todibo et ses axes de progressions
Jouer autant de matches aux côtés d’un tel expérimenté comme Dante représente une chance. Et Jean-Clair Todibo le sait. Tout comme il connait ses axes de progressions dans la vie de groupe. "Il faut aussi apprendre à se comporter dans un vestiaire quand tu veux grandir. J'ai un axe de progression par rapport à ça. J'ai la chance d'avoir Dante à mes côtés. Je regarde ce qu'il fait, sa façon de s'exprimer. Il a toujours les bons mots. Je pense avoir le fond, mais pas toujours la forme, donc tu apprends. Prendre de la place, c'est bien, mais il faut bien le faire."
Celui qui ambitionne de décrocher une place européenne à l’issue de la saison avec Nice parle également de l’apport de Lilan Thuram, père de son coéquipier Khéphren, distillateur de précieuses recommandations : "Quand il te donne des conseils, tu tends l'oreille et tu essayes d’appliquer." Et de conclure : "J'ai investi sur moi-même aussi en poussant la réflexion au maximum sur mon jeu. Je regarde tous mes matches, je définis mes axes de progression. Je compare aussi les plus grands à différentes époques pour voir l'évolution et voir ce qu'ils font aujourd'hui pour être au top niveau."
Avec de telles intentions, nul doute que Todibo s'affirmera un peu plus comme l'un des meilleurs défenseurs de la Ligue 1. Suffisant pour intégrer la liste de l'Euro 2024 ? Réponse dans quelques mois...